gelée rouge



     Il paraît que la poésie dit « les choses que jamais nous ne verrons », elle dit aussi celles que nous voyons tout le temps. Encore faut-il s’arrêter un temps, regarder s’immiscer le presque invisible et le laisser reparaître à travers les os, la peau, les mains, la langue, le corps dans le cri, le cru, la chair, le sang, soi. La quête commence ici : cueillir au plus près ce qui s’échappe de la fissure, récolter ce qui coule, matière vivante et rouge, teintée  hémoglobine.

     
 La revue entend parler les langages d’aujourd’hui et de demain en oubliant, revisitant ou réinventant les codes. Aussi, une place sera-t-elle faite aux écritures expérimentales (poétiques, visuelles ou sonores) mais Gelée Rouge sera avant tout l’expérience de soi, du pour de vrai : lâcher les foules du dedans ou laisser pénétrer les yeux dans l’intime et sale obscurité de l’être, expérience de la poésie de l'intérieur, quelle qu’en soit la forme.

    
 Les mots seront les murs porteurs de Gelée Rouge mais l’envie est d’accueillir d’autres langages artistiques, les plus variés possibles et découvrir  une poésie qui leur est propre. Laisser dialoguer, résonner (sans raison) les arts entre eux et révéler les passerelles d’un réseau dont toutes les liaisons convergent vers le même lieu : l’humain.